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Journal du Jura 5 octobre 2015
A propos de Sandra Sutter
Sandra Dominika Sutter incarne, à mon sens, parfaitement les quatre éléments.
Sa fine silhouette et ses mains, toujours actives, me rappellent l’air. Son regard m’évoque la profondeur de l’eau.
Sa curiosité, la vivacité de la flamme.
Ses pieds bien plantés au sol, la terre qu’elle parcourt.
Sandra est née en 1967 en Thurgovie au bord du lac de Constance.
Elle passe son enfance à la campagne…, dont elle garde le besoin de se ressourcer en pleine nature pour stimuler sa créativité.
Depuis toute petite, elle s’interroge sur la mort et la « vie d’après ». A l’adolescence, elle se nourrit de « verticalité » au pensionnat St-Agnès à Fribourg.
Dès l’âge de 16 ans, elle quitte la Thurgovie pour Saint-Gall. Des déménagements multiples jalonnent cette période, lui forgeant une âme de tsigane. Elle achève une formation de téléphoniste aux communications internationales, comme pour mieux se relier au monde.
Mais Sandra ne voyage pas que par l’esprit, elle va « renifler comment ça sent ailleurs ». Elle séjourne trois mois en Crête, puis revient se former à la photographie à la Haute école des Beaux-Arts de St-Gall.
Son œil de photographe et sa sensibilité d’artiste s’affutent en Suisse et à l’étranger. A travers sa peinture, ses dessins et ses photos, Sandra nous fait partager des rencontres réelles ou imaginaires. Véritable globe- trotter, elle pose ses valises aujourd’hui entre Gaicht, la Grèce et ailleurs.
J’ai fait sa connaissance à Bienne, il y a une dizaine d’années. Elle était alors photographe pour le journal de la fonction publique BE-Info. Elle m’a impressionnée – pas seulement sur sa pellicule – mais par sa faculté de lire dans les êtres.
Si vous voulez tout savoir – ou presque – sur Sandra, rendez-vous sur son site www.grueneratem.ch/ et le blog qu’elle anime au rythme de ses évasions.
L’exposition
Des photographies poétiques à la peinture d’atmosphère, c’est ainsi que je décrirais l’art de Sandra.
Dans ses nombreux travaux, très variés par la forme, le concept, les médiums, elle s’intéresse en particulier à la relation entre la terre et le cosmos, au principe féminin, à l’invisible.
Pour cette exposition, elle a choisi de faire parler les murs.
Sandra veut rendre à Nidau son histoire mouvementée telle qu’on la vivait il y a plus ou moins 300 ans. Elle nous fait voyager dans le temps par le biais de ses œuvres intuitives.
Pour guider son art, Sandra a passé 10 jours entre ces murs. Elle s’est plongée dans la lecture de documents historiques, comme par exemple les « Nidauer Chlouserbletter », en menant entre autres des recherches sur la dynastie Pagan, en particulier sur le personnage d’Abraham Pagan père, qui exerçait la profession de chancelier municipal dans cette même maison au 18e siècle, durant la période qui nous occupe.
S’exprimant par la technique dite du frottage, Sandra s’est laissé habiter par les énergies du bois, de la pierre et des surfaces, que ce soit dans cette galerie même et ici autour. A travers ses œuvres, surgissent entre autres des personnes évoquant justement une famille, imaginaire ou réelle… à vous de voir.
Ses techniques : les pastels secs, les crayons de couleur et surtout le crayon de papier marqué « die Zeit » utilisé pour relever la trame de ses dessins. Die Zeit… – le temps – une inscription dont elle ne s’est rendu compte qu’après avoir décalqué sa 5ème empreinte, et qui ne peut pas être l’objet du hasard, ou bien ?
Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter beaucoup de plaisir et de belles découvertes.
Isabelle Wäber Rickli
Communication et Marketing
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Bienne, septembre 2015/iwr